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LE DERNIER

sur moi des regards qui tenaient plus de la surprise que de la reconnaissance ; il me serra les mains, fit éloigner les personnes présentes, et me dit à voix basse : — « Je suis ton frère, je suis Valid. »

« La barbe épaisse qu’il avait laissé croître autour de ses lèvres m’empêchait de le reconnaître. Bientôt il fut en état de quitter le navire qui l’avait amené à Tyr ; nous devînmes libres de nous voir et de nous conter mutuellement nos aventures. Il gémit de ma situation et du triste accomplissement de sa prophétie. » « Nous devons avoir appris, » me dit-il à nous suffire à nous-mêmes. J’étais venu à Tyr pour me réunir à toi et à ma sœur. Elle t’a quitté pour atteindre un monde imaginaire, Tâchons de nous accommoder de celui-ci tel qu’il est. Ne cherchons point notre bonheur dans les illusions ; vivons selon notre nature, et jouissons des biens qui sont à notre portée. Le déguisement que j’ai pris, et