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LE DERNIER

« Les exhortations de Benoist avaient seules un faible accès dans son esprit. Il obtint d’elle quelques paroles et la fit consentir à prendre un peu de nourriture. Ma vie était un supplice. Dès que je crus pouvoir entraîner Zaïde en d’autres lieux, je songeai à préparer notre départ, et me rendis seul à Tyr, pour chercher une embarcation. Les soins de l’évêque et les heureux effets de ses discours paternels me rassuraient sur les suites d’une courte absence. À mon retour, je ne trouvai plus Zaïde, ni l’évêque. Une lettre qui me fut remise m’expliqua ce mystère. Zaïde me disait dans cette lettre que les regret de la mort de sa fille achevaient de lui dessiller les yeux ; que pénétrée du néant des affections humaines et des liens terrestres, elle n’avait consenti à prolonger ses jours que pour en vouer le reste aux exercices de la pénitence et de l’amour divin ; qu’elle profitait de mon absence pour m’épargner de pénibles adieux, et se rendait au monastère du mont Carmel