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LE DERNIER

« Nous laissâmes sur notre droite la ville de St.-Jean d’Acre et le mont Carmel. Nous traversâmes le petit chaînon de montagnes qui descend du Liban, et nous entrâmes dans la vallée où les eaux du Jourdain sont retenues dans le lac de Tibériade. On nous fit voir sur notre passage le puits où le patriarche Joseph fut déposé par ses frères, et les débris des chapelles que les chrétiens et les musulmans ont élevées tour à tour pour honorer la mémoire de ce fils de Jacob. Autour de ces édifices le sol est parsemé de pierres noires qu’on appelle larmes de Jacob, et qui sont encore empreintes des pleurs que versa ce père infortuné pour la perte de son fils(13). Saphet était rempli de soldats et d’ouvriers rassemblés des villes voisines, par les soins de l’évêque de Marseille. Ce prêtre indigné de l’indifférence des princes, et de l’avarice des templiers, qui leur faisaient négliger cette position importante, avait entrepris à lui seul de relever les murailles de la