Page:Le dernier des Trencavels 4 Reboul Henri.djvu/111

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mane ; ne te hâte point de la rendre chrétienne. La religion de Mahomet est faite pour nous asservir les femmes ; celle de Christ est sujette à nous les enlever. Une fille ardente et généreuse, née sous le soleil de l’Andalousie, qui croira pouvoir devenir l’épouse d’un Dieu, sera faiblement tentée de se séparer du commerce des hommes. Son cœur insatiable d’amour aura bientôt épuisé la coupe des affections humaines, et ne trouvera plus de repos que dans les extases d’une vie réputée céleste. J’en ai vu plus d’un exemple », tiens-toi pour averti. » — Je m’embarquai avec Zaïde, et nous arrivâmes à Constantinople, après avoir relâché à Athènes et à Thessalonique. Toutes les parties de l’empire grec étaient dans une confusion inouïe. Un Flamand régnait à Constantinople ; un Bourguignon était duc d’Athènes, un Champenois souverain de l’Achaïe(10). La Macédoine était disputée entre les deux fils d’un Italien. Le doge de Venise, vieillard aveugle et plus que nonagénaire,