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LE DERNIER

ôtèrent mes liens, et me servirent d’escorte, ainsi qu’à Zaïde et à Valid, jusques aux murs de Malaga. Un bâtiment était prêt à nous recevoir ; il nous conduisit en Égypte, et nous abordâmes à Alexandrie.

« Pendant la traversée, Valid nous expliquait les motifs qui avaient fait croire à son père et à lui-même que la domination des Arabes en Espagne touchait à sa fin. Il s’applaudissait d’avoir été arraché par la nécessité aux dangers d’un état dont la ruine lui semblait si prochaine. — Les Arabes d’Espagne, » nous disait-il, « sont aujourd’hui plus éclairés que leurs voisins, mais la civilisation n’est utile aux peuples que lorsqu’elle influe sur leur gouvernement. Malheur aux nations qui s’instruisent, quand ceux qui les gouvernent se complaisent dans l’ignorance et la barbarie ! Nos califes se sont perdus par leurs vices et leurs passions au moment où leurs sujets étaient le plus civilisés et nous avons été réduits à subir le joug des fanatiques Africains. Ceux-ci se croient maintenant in-