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du prince Almohade, qui régnait à Maroc, l’ordre d’arrêter le grand juge de Cordoue, et de lui faire passer les mers ; on voulut, avant de l’éloigner, le déshonorer à jamais, et, le jour même de son emprisonnement, il fut conduit, à l’heure de la prière, devant la porte de la mosquée, et mis tête nue sur le plus haut degré ; tous ceux qui entrèrent dans la mosquée lui crachèrent au visage(8).

« On essaya de lui faire prononcer une formule d’abjuration ; mais il ne proféra d’autres paroles que celles-ci : — « Puisse mon âme mourir de la mort des philosophes ! » — On le ramena ensuite à sa prison ; puis on l’embarqua pour Maroc.

« Pendant que toute la ville était livrée aux émotions occasionnées par cette odieuse injustice, Valid conçut promptement et mit à exécution un projet que les conseils de son père avaient approuvé. Les gardes de ma prison furent gagnés ; et, dès que la nuit eut couvert de ses ombres les édifices de Cordoue, eux-mêmes