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LE DERNIER

ces sentimens, quand je revins à Cordoue et je m’y suis conformé à ceux de mon père, à qui ses méditations et l’étude d’Aristote avaient suggéré ces mêmes opinions qui m’ont été enseignées par les évènemens et les traverses de ma captivité.

« Nous naissons pour être hommes, » ajouta-t-il, « et non pour être juifs, chrétiens ou musulmans. Que ton culte soit celui du Dieu qui t’a donné le cœur de Zaïde ! C’est servir Dieu que de la rendre heureuse. Tu l’offenses en paraissant dédaigner le don que tu tiens de son immense bonté. » Ce discours de Valid fit sur moi une faible impression, il me rappela le propos du sultan Saladin : qu’on n’avait jamais vu d’un mauvais chrétien faire un bon sarrasin. Un morne silence fut mon unique réponse. Je ne sais ce qui serait arrivé de moi, lorsqu’un événement imprévu vint mettre un terme à toutes mes inquiétudes. Les ennemis d’Ebn-Rosch étaient enfin parvenus à faire triompher leur envieuse malice ; ils avaient obtenu