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d’Ebn-Rosch au tribunal des prêtres musulmans. Zaïde ne chercha point à éluder par de vains détours un aveu dont elle se faisait gloire ; elle se déclara mon épouse. Je fus jeté dans une prison, et le chef des imans, ayant fait ramener mon amante en sa présence, lui remit au nom de la loi une quenouille et un poignard, lui laissant le choix de m’ôter la vie de sa propre main, ou de demeurer esclave le reste de ses jours. Une semaine lui fut donnée pour se décider.

« En épargnant ma vie, elle ne pouvait la sauver à moins que je ne fisse une abjuration solennelle du culte chrétien, pour embrasser le mahométisme. Zaïde et tous les siens eurent, pendant la semaine prescrite, un libre accès auprès de moi. Tous m’exhortaient à céder à la nécessité. Le vieillard et son fils s’efforçaient de me démontrer que les religions sont distribuées au hasard sur la surface du globe, et qu’aucune ne mérite la préférence par elle-même. Les larmes de Zaïde étaient bien