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DES TRENCAVELS.

Il soupirait après le moment de réunir son amante à sa mère ; le charme des idées attachées à cette réunion avait suspendu les élans de l’instinct belliqueux, qui le tenait agité depuis quelques semaines.

Le genre de vie adopté par Agnès, et partagé avec Cécile, lui semblait bien préférable à toutes les jouissances du pouvoir et même de la gloire.

Agnès était touchée de la tendresse de son fils ; les idées ambitieuses n’avaient jamais eu accès dans son esprit. Instruite par le malheur, elle avait jugé la vie. Elle ne se sentit point blessée de l’union de son fils avec une femme d’un ordre inférieur. « Celle-là sera ma fille, » dit-elle à Trencavel, « qui fera le bonheur de mon fils, et sera un autre lui-même. Les grands titres, les grands domaines, ne compensent point le bienfait de l’amour dans le mariage, le plus grand qu’il nous soit permis de recevoir en ce monde(7). »

Trencavel cherchait à obtenir de sa mère qu’elle vînt habiter le palais de Carcassonne,