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DES TRENCAVELS.

entrèrent par deux points opposés sur la place publique, ayant les épaules couvertes d’une peau de brebis, et armés de bâtons en guise de houlettes. Ils semblèrent d’abord se menacer, s’élancèrent les uns contre les autres, et, faisant mouvoir leurs bâtons qui se heurtaient avec fracas, ils donnaient l’image d’un combat terrible. Mais aucun mal, aucune blessure, n’était la suite de celle joute effrayante. Elle cessa tout d’un coup à l’apparition d’une bergère couronnée de roses, escortée de jeunes-gens, et cheminant sous un dôme mobile de verdure. La bergère agita sa houlette ornée de guirlandes, et, à ce signal, le combat fut converti en une danse joyeuse.

Enfin, on vit paraître un fantôme d’animal d’une taille gigantesque, portant la tête d’un cheval sur un long cou, et marchant couvert d’une étoffe traînante pour dérober la vue des hommes, qui, placés dans son intérieur, en dirigeaient les mouvemens. Un berger couvert de rubans et de clinquant, précédant l’animal, faisait