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LE DERNIER

de sa retraite tous les motifs qui doivent faire préférer les douceurs d’une vie paisible, ignorée des hommes, aux tracasseries des cours et au tumulte des villes.

Les affidés d’Agnès partagèrent la joie maternelle et en firent l’objet de leurs chants ; Raimbaud leur fit connaître les couplets toulousains des confrères du gai savoir, et raconta plusieurs fois avec de nouveaux détails à l’historien Fulcran les derniers évènemens dont il avait été témoin.

Les habitans du bourg voulurent aussi fêter le retour du fils d’Agnès. Préservés des fléaux de la guerre par la prudence d’une femme, comblés de ses bienfaits, ils avaient conservé leur gaîté naturelle et leur penchant vers le plaisir, qu’exaltent les ardeurs du soleil. On vit arriver toute la jeunesse des villages voisins ; les garçons et les filles, parés de fleurs et de rubans, parcouraient les chemins et les avenues au son du flageolet et de la cornemuse, et variaient leurs danses sans les interrompre. Deux bandes de bergers