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DES TRENCAVELS.

cieux qui bordent les rives de l’Hérault. Agnès était, sous un nom supposé, l’objet de ses poèmes et de ses soupirs.

Agnès le savait et s’intéressait à lui. Elle était parvenue à le préserver des accès du désespoir, sans le mettre en possession de ce paradis, objet de ses vœux. Il se disait malheureux, et n’eût pas échangé son supplice contre tous les biens de l’univers.

Le chapelain Fulcran avait atteint l’âge où les conseils de l’ambition sont tempérés par l’amour du repos. Plusieurs emplois lui avaient été offerts dans les chapitres d’Agde et de Montpellier ; mais il ne pouvait se résoudre à quitter le service d’Agnès.

Livré au charme qu’elle répandait autour d’elle, il se dépouillait de plus en plus des passions qui tenaient alors agité le clergé de la contrée, et consacrait ses loisirs à écrire l’histoire des seigneurs de Montpellier.

Agnès était l’âme de ses récits ; elle en était aussi le juge, y trouvait sans cesse et y faisait remarquer aux compagnons