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DES TRENCAVELS.

Agnès reconnut Raimbaud et apprit avec attendrissement que son fils avait eu pour seconde mère la douce Aliénor. Elle avait vu souvent, dans le temps de son enfance, Aliénor et Béatrix à la cour de son père, et se rappelait encore les chants que le mari de Béatrix, Foulques, le chantre des amours, avait composé pour célébrer les jeux de son enfance.

Agnès présenta à son fils les compagnons de sa retraite, ceux qui lui tenaient lieu de cour. C’étaient le chapelain Fulcran de Cabrières, et deux trouveurs, Arnaud de Marveil et Isarn de Rocosels. Celui-ci, d’un maintien grave, pensif et mélancolique, quoique dans la force de l’âge ; l’autre au front chauve, aux cheveux gris, achevant son douzième lustre, mais portant sur ses traits les indices d’une âme sereine, joviale et voluptueuse.

Marveil avait été dans ses belles années l’amant d’Adélaïde, vicomtesse de Béziers et belle-mère d’Agnès. Adélaïde avait agréé l’hommage d’un simple favori des muses :