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DES TRENCAVELS.

la forme paraît si étrange, était le produit d’un volcan à-peu-près pareil à ceux qui vomissent encore des laves en Italie et en Sicile. Mais ce qui m’a paru bien plus extraordinaire, c’est de lire dans ce même cahier que dans les temps très-éloignés de nous, où ce volcan était allumé, les eaux de l’Hérault, retenues par une barrière pierreuse, submergeaient toute la vallée supérieure jusqu’au-dessus de Pézènes. Une grande convulsion terrestre étant survenue, la barrière avait été emportée, en laissant à découvert le flanc escarpé du rocher qui supporte le château(2). Le cours de l’Hérault n’étant plus interrompu, le fleuve s’était divisé en deux branches et avait formé sur l’emplacement des roches déblayées une île spacieuse. Cette île a été ensuite donnée aux enfans de St.-Benoît, lorsque, sous le règne de Charlemagne, le saint abbé Atilion releva les murs de notre monastère(3) qu’avaient ruiné les Sarrasins.

L’abbé nous invita à monter sur la