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DES TRENCAVELS.

fait précéder de ses trésors. Ce prélat avait auparavant établi sa cour à Béziers ; son luxe s’était étalé au milieu des ruines d’une ville presque déserte ; ses chevaux paissaient dans les jardins abandonnés et incultes. Il employait ses veilles à chercher encore des victimes dans les villages voisins de Béziers, et même parmi les nouveaux habitans de ses maisons reconstruites. Les bourgeois et les villageois étaient surveillés, espionnés et dénoncés par des agens secrets, quelquefois par leurs parens et leurs domestiques.

À la nouvelle des succès du comte de Foix et de sa marche sur les domaines des Trencavels, ces malheureux opprimés reprennent courage ; ils relèvent leurs yeux indignés sur ce tyran mitré qui leur est venu d’Italie ; le légat dissimule la frayeur qu’il éprouve ; et, affectant une fausse sécurité, donne ses ordres secrets pour évacuer ses richesses. Bientôt il s’aperçoit que sa liberté, sa vie peut-être, sont compromises par les retards qu’entraînent