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LE DERNIER

« Allons trouver ma mère, » dit Trencavel. « J’ai un fils à lui rendre, une fille à lui donner, et qu’elle règne avec nous. »

Dès que la nouvelle se fut répandue que le jeune Trencavel avait pris possession de la vicomté de Carcassonne, les villes voisines se hâtèrent de rentrer sous son obéissance. Les consuls de Limoux, ceux d’Alet et de Quillan, vinrent eux-mêmes remettre les clefs de leurs villes. Les habitans d’Asilles, de Laure, de Ménerbe, chassèrent les dernières bandes des croisés qui s’étaient établies auprès d’eux. Narbonne fut leur refuge. Cette ville était devenue la place d’armes du clergé romain, depuis qu’Arnaud, abbé de Citeaux, encore dégouttant du sang des victimes égorgées à Béziers, s’en était fait déclarer archevêque, et avait usurpé la souveraineté ducale que lui disputa Montfort jusqu’à son dernier moment.

Ce fut à Narbonne que se réfugia aussi le légat Conrad. Il y arriva(5) sous un déguisement ignoble, seul ; mais il s’était