Page:Le dernier des Trencavels 3 Reboul Henri.djvu/63

Cette page a été validée par deux contributeurs.
54
LE DERNIER

nos spoliateurs n’ont plus d’autre espérance que de vendre, ou abandonner leurs larcins à un larron plus puissant. Si nos forces étaient entières, et si la faiblesse du vieux Raymond n’avait amoindri nos ressources, l’attaque des Français n’aurait rien d’effrayant ; nous saurions bien les contraindre à se consumer devant nos châteaux, ou à battre en retraite fatigués et épuisés. Mais quoiqu’il puisse arriver, il vaut mieux avoir affaire à des princes qu’a des chapelains, si nous sommes réduits à entrer en accommodement, tâchons d’être forts ; mettons le temps à profit. Nos ennemis sont dispersés, la campagne est ouverte, il s’agit de rentrer dans nos villes ; marchons sur Carcassonne. »

« Nous devons avant tout, » répondit Trencavel, « rendre les derniers honneurs aux restes de mon oncle. » — « Sachez, » lui dit Roger, « que nous n’obtiendrons jamais de nos chapelains qu’ils accordent un tombeau à celui qu’ils reconnaissaient pour leur maître. »