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LE DERNIER

cavel arracha un moment ce malheureux prince à la mélancolie qui le dévorait. La jeunesse de son petit neveu, la beauté de ses traits et sa ressemblance avec son père, la simplicité et la noble énergie de ses discours, causèrent au vieillard un profond attendrissement et réveillèrent en lui avec les affections domestiques le sentiment de sa dignité.

Il dit à Roger : « Vous voyez que je suis au bord du tombeau ; c’est vous qui serez le soutien de mon fils et de mon neveu. » — Il comblait Trencavel de caresses, et éprouvait auprès du comte de Foix un serrement de cœur qu’il cherchait en vain à dissimuler.

On le vit un matin plus agité et le visage plus soucieux que de coutume ; il fit appeler auprès de lui l’abbé de St.-Sernin, ses fidèles templiers, et en même temps Roger et Trencavel.

« J’ai eu, » leur dit-il, « cette nuit une vision, dont je dois vous faire part. Dieu n’a pas abandonné le pécheur, puis-