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LE DERNIER

chemins qui mènent au ciel ne sont pas semés de ronces et d’épines. Dieu permet aussi qu’on y arrive en marchant sur les fleurs. »

On fit de grands préparatifs pour la prochaine tenue d’une cour d’amour. Mais la fête en fut ajournée jusqu’à l’arrivée de la comtesse Éléonore, qui avait déjà quitté l’Aragon pour rejoindre son mari et ses sujets victorieux. Éléonore, qui venait d’achever son septième lustre, avait conservé tous ses charmes, et plus d’un trouveur, en lui dédiant ses chants, avait soupiré pour elle et perdu le repos. Tel était Miraval, chevalier du Carcasses, dont la verve ne s’était point éteinte, à la suite des mécomptes douloureux de ses premières ardeurs ; et qui avait voué à Éléonore un ardent amour dont le respect comprimait les élans(2).

La chanson qu’il fit pour célébrer son retour fut répétée par tous les amis du gai savoir.

« Toulouse, » y disait-il, « est enfin dé-