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DES TRENCAVELS.

têtes folles, et laisser le délire pénétrer dans les conseils de nos oracles romains ? »

La joie des compagnons du gai savoir était à son comble, et chaque jour de nouveaux chants venaient stimuler l’alégresse publique, qui se manifestait par les danses joyeuses, les fêtes bruyantes et les repas pris en commun.

Quelques-uns des prédicateurs cathares, hommes graves et austères, blâmèrent l’excès des démonstrations joyeuses, et représentèrent aux magistrats que l’explosion de ces joies profanes était plus propre à rallumer la colère divine, qu’à faire descendre sur la ville les bienfaits de sa miséricorde.

« Hommes de bien, » leur répondit David de Roaix, « faut-il que je vous rappelle l’exemple de mon saint patron qui dansait devant l’arche du Seigneur en faisant raisonner sa harpe prophétique ?

« Laissez au peuple ses ébats et ses jubilations, il n’en sera que plus fervent quand l’heure de la prière sera venue. Tous les