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LE DERNIER

Guy s’avança fièrement, observant les mouvemens de son jeune antagoniste, et cherchant à mettre à profit les écarts d’une valeur sans expérience ; mais il ne put prévoir l’impétuosité de son attaque. Trencavel s’était élancé avec une telle fureur, que son épée, en écartant celle de Guy, se rompit en plusieurs fragmens contre la cotte de mailles. La poignée que Trencavel serrait de ses doigts comme avec des liens de fer, vint heurter sous le menton de Montfort, et plia si rudement sa tête en arrière qu’il tomba à la renverse.

Trencavel fond sur lui comme le lion sur sa proie, et lui plonge sa dague dans le cou par la jointure qui unit le casque au corcelet. Le sang jaillit avec violence, et Guy de Montfort expira.

Trencavel se met à genoux et remercie Dieu de sa justification et de sa victoire. Le comte de Foix vient à lui et l’embrasse. Raimbaud était avec le prince ; Trencavel se jette dans ses bras : « Ô mon père !, » lui dit-il « sachez qu’après Dieu