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LE DERNIER

du moins en commun. Nous qui sommes les pauvres de J.-C., sans repos, sans domicile certain, nous errons de ville en ville comme les brebis au milieu des loups dévorans, et nous souffrons persécution comme les apôtres et les martyrs.

« Pour moi, j’ai quitté père, mère, femme et enfans, l’or, argent, le manger, le boire, les délices, les voluptés, content d’avoir ce qu’il faut pour la vie d’un jour à l’autre. Je suis pauvre, je suis pacifique, je pleure, je souffre la faim et la soif, mon unique récompense est d’être persécuté pour la justice et d’avoir mérité de recevoir la mort des mains des impies(30). »

Il s’adressa alors à ses disciples : « Dieu soit loué, » dit-il, « de la grâce immense qui nous est accordée ; aucun de vous ne reniera le Seigneur. Je serai plus heureux que J.-C. lui-même, qui sur le nombre des douze apôtres eut le regret de compter un traitre et un trembleur. Notre jour de gloire est arrivé ; allons échanger cette