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DU LIVRE VINGT-CINQUIÈME.

comme un insensé. Peu de temps après il fit un voyage pendant lequel la mère de François, n’approuvant pas la conduite de son mari, et n’espérant pas de vaincre la constance de son fils, le laissa aller, et il retourna à St.-Damien. — Le même auteur raconte ensuite comment le père revint chercher son fils, et fut satisfait de retrouver au moins son argent ; comment il fut convenu d’aller devant l’évêque pour que François renonçât en sa présence à tout ce qu’il espérait de son père ; comment il se dépouilla de ses habits sous lesquels il portait un cilice ; enfin, comment le jeune homme ayant reçu un méchant manteau de paysan s’en revêtit, après y avoir tracé une croix avec du mortier, et fit ses adieux à son père en lui disant : « Jusqu’ici je vous ai appelé mon père, sur la terre, désormais je dirai plus hardiment : Notre père qui êtes aux cieux. » François était alors dans sa vingt-cinquième année.

Fleuri, Hist. ecclés., an 1206, l.76, §. 29.

Aucune fiction de troubadour ne saurait donner une idée plus frappante de l’esprit du treizième siècle que ce récit naïf et authentique.

(9) Muratori, raconte dans ses annales un fait entièrement semblable qui se passa à Ferrare en 1308.

Voy. ses annal., en 1388.

(10) Muratori, dissert. 44, pag. 343.