Page:Le dernier des Trencavels 3 Reboul Henri.djvu/204

Cette page a été validée par deux contributeurs.
195
DES TRENCAVELS.

de l’ancien trouveur ne lui permettait pas l’essayer des chants nouveaux, même pour une cause sainte. Mais c’était lui qui prenait le soin de mettre en musique les antiques en langue vulgaire, qu’inspirait du divin François une verve à jamais innocente de toute pensée profane(23).

Frère Pacifique se joignit à Foulques et au frère Jourdain pour descendre à Assise. Jourdain l’entretint du désir qu’il partageait avec ses frères de réunir la congrégation des prêcheurs avec celle des mineurs. « Vous ne devez pas ignorer, » lui dit Pacifique, « que votre illustre prédécesseur fit lui-même cette proposition à notre chef, et qu’il en eut cette réponse : — « C’est la volonté de Dieu que ces deux congrégations restent séparées, afin de s’accommoder à l’infirmité humaine par cette variété, et que celui à qui la rigueur de l’une ne conviendrait pas embrasse la douceur de l’autre. »

La multitude rassemblée dans les campagnes d’Assise était innombrable ; les plai-