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DES TRENCAVELS.

Les hommes mûrs et expérimentés qui croient donner des leçons à la jeunesse, finissent par en recevoir d’elle, et cèdent aux exemples qu’elle donne. On assure que l’empereur(10) a l’intention d’attirer à Naples une partie de ces jeunes gens. Il semble n’avoir en vue dans ce projet que de faire participer un plus grand nombre de villes aux avantages des établissemens scolaires ; mais j’ose pénétrer plus avant dans l’avenir, et je crois apercevoir dans ce projet un grave mécompte de la politique royale.

« L’autorité des princes n’a rien à gagner et peut beaucoup perdre dans ces progrès de l’instruction et du commerce ; car les peuples qui savent la valeur des choses humaines sont portés à la liberté, et ceux qui se sentent capables de régler leurs affaires par eux-mêmes veulent difficilement en laisser le soin à d’autres. »

La révolution de Modène avait mis en fermentation les têtes bolognaises. Les bourgeois crurent voir à leurs portes les