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DES TRENCAVELS.

groupe nombreux de cavaliers s’avancer vers la ville. L’évêque alla au-devant d’eux pour se faire connaître et s’informer de l’état du pays. « La paix règne à Plaisance, » dit l’un des cavaliers, « et nous y arrivons pour en goûter les fruits. Nous étions exilés par les excès de la violence du peuple et de ses démagogues. Depuis long-temps les nobles et le peuple se disputaient les emplois et les honneurs. Nous autres nobles, nous exerçons notre empire sur les campagnes, et nos châteaux garantissent notre influence ; mais jusqu’à présent notre parti s’est trouvé plus faible dans la ville. L’année dernière un tremblement de terre vint affliger notre pays ; l’effroi que produisit cette convulsion terrestre éteignit tout d’un coup les vieilles haines et les animosités. Nous fûmes rappelés à Plaisance ; le peuple vint lui-même devant nous et nous fit entrer comme en triomphe dans la patrie commune(2). Gozzo des Coleoni de Bergame, Podesta de Crémone, saisit cette occasion de nous