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LE DERNIER

le tenaient dans l’effroi. Il lui semblait voir en même temps ces peuples italiens acquérir une nouvelle vie, et courir à une mort violente : « Vous voyez, » lui dit Foulques, « quels sont les effets du mouvement que le cours des affaires humaines imprime quelquefois aux nations. Les entreprises d’outre-mer, qui sont devenues fréquentes depuis le dernier siècle, ont fait éprouver aux peuples de l’Europe occidentale des besoins jusqu’alors inconnus, et ont créé les moyens qui devaient répondre à ces besoins. Le commerce qui s’était réfugié dans quelques villes d’Italie où son existence était à peine aperçue, s’est ravivé tout-à-coup, pour servir les passions nouvellement mises en jeu. Il a fallu fournir aux croisés des vaisseaux, des armes, des équipemens de toute espèce ; les denrées du Levant sont venues se répandre dans nos contrées par le retour des bâtimens chargés de guerriers. Elles ont fait naître parmi nous les goûts du luxe et des jouissances asiatiques. L’argent