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DES TRENCAVELS.

que ce substitut est attaqué d’une maladie grave, et l’on craint pour sa vie. »

Dans la suite de la conversation Foulques fut frappé d’étonnement, lorsqu’il apprit que ce préposé(4) italien se nommait Capelin, et était de Prato en Toscane. Se voyant seul avec Aimar : « J’ai connu, » lui dit-il, « en Italie, cet infâme scélérat ; car je ne saurais lui donner un autre nom. Il a exercé, d’abord, les fonctions de notaire, et eût cru se manquer à lui-même, si un seul de ses actes ne contenait pas quelque faux. Il mettait sa gloire à accommoder les parjures et à troubler la paix dans les familles de ses parens et de ses voisins. Livré à tous les excès de la plus insatiable luxure, il ne hantait que les lieux de débauche et les maisons de jeu, où il exerçait toutes les fraudes qu’il pouvait imaginer. Il tournait en dérision les choses saintes, et ne se montrait jamais dans les temples. En un mot, sa réputation était celle du plus méchant de tous les hommes, mais aussi du plus habile