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DES TRENCAVELS.

ment ému. « Parlez, » dit-il à Foulques, « mon père ! que faut-il que je fasse ? »

« Écoutez, » lui dit Foulques, « les conseils que me dicte l’affection, et que la prudence confirme. Je voudrais vous arracher à la ruine qui vous menace, et vous soustraire d’un seul coup à tous les maux que vous avez à craindre. Vous êtes prince, et né pour l’être ; vous avez choisi une épouse, et vous la demandez ? Eh bien ! C’est de l’Église seule que vous pouvez attendre la conservation de vos états et la possession de votre bien-aimée. La fille d’un évêque ne peut demeurer la femme d’un hérétique, d’un excommunié. Quelques victoires ne suffisent point pour garantir la souveraineté d’un prince qui est sous l’anathème, et que les autres princes repoussent à la voix de leur père commun. Il vous sera facile de rattacher à vos intérêts cette autorité irrésistible qui est l’interprète de la volonté divine. La victoire vous a rendu vos terres et vos vassaux, il suffira désormais que le St.-Siège ne