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LE DERNIER

le malheureux abbé n’a pu recouvrer la parole, ni le mouvement. Les démons tenaient sa voix et ses mains enchaînées, et, se jouant des exorcismes, ils réclamaient impérieusement l’exécution du pacte par lequel l’abbé s’était donné à eux. Enfin, sur le déclin du jour, on a vu Satan s’introduire par la fenêtre entrouverte, sous la forme d’une grande chauve-souris, voltiger quelque temps autour du flambeau qui éclairait les derniers regards du moribond, et, se plaçant ensuite au-dessus de son chevet, s’envoler rapidement, emportant avec lui l’âme du défunt sur ses ailes membraneuses(9). »

Foulques se plaisait à contempler les beautés de cet Eden des Pyrénées, la richesse du sol, la variété du paysage, l’éclat de la verdure, la multitude des habitations, l’étendue des forêts et des pâturages. Ce tableau enchanteur était rehaussé par le contraste de la bordure rocheuse, hérissée de pics et de crêtes inaccessibles, dont les ouvertures laissaient entrevoir les gla-