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LE DERNIER

murmure ; le sentier descend ensuite lentement jusqu’au fond de l’abîme, auprès des cascades bruyantes et des flots écumeux qu’il faut franchir, pour passer à l’autre rive, sur un pont rustique formé de tiges de sapin mal ajustées.

Après avoir marché pendant deux heures dans ce défilé, Foulques vit tout-à-coup les parois de la montagne s’écarter, et le Gave, suspendant la vitesse de ses eaux, pénétrer dans un vaste bassin dont le sol inégal, entremêlé de plaines et de coteaux, de prairies et de vergers, est bordé d’une enceinte de hautes collines émaillées par les teintes diverses de la verdure des pâturages et de celle des forêts. De nombreux villages sont parsemés sur ces pelouses inclinées. Quelques masses de rochers isolés s’élèvent du fond du bassin ; elles montrent au-dessus des touffes d’arbres leurs plate-formes bordées de murailles crénelées et dominées par des châteaux hérissés de tours. Vers le couchant, une immense forêt se prolonge en amphithéâ-