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LE DERNIER

un serrement de cœur auquel il ne s’attendait point. Ses pensées prenaient depuis quelques jours une direction nouvelle. Les désastres de l’armée sacerdotale lui avaient inspiré du découragement : la présence de son enfant faisait renaître, par momens, quelques étincelles de l’amour paternel. L’aspect des montagnes, et l’air qu’on respire dans les régions supérieures de l’atmosphère, avaient préparé son âme aux impressions que donne la nature ; enfin les suggestions flatteuses de l’ambition lui faisaient trouver quelque charme à l’élévation de sa fille au rang de princesse. Il se disait que Trencavel, devenu son fils, serait le soutien de l’Église, et qu’on pouvait, sans aucun blâme, déserter la cause des Montfort puisque eux-mêmes étaient prêts à l’abandonner. Ensuite il méditait sur les moyens de cimenter la puissance de celui qui s’était fait son gendre, en l’arrachant au joug de l’hérésie. Plein de ces idées, il avait conçu et abandonné divers projets, et se détermina en-