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DES TRENCAVELS.

Une descente dont la rapidité était ménagée par les contours et les replis du sentier conduisit les voyageurs sur la prairie inclinée où coule le Bastan. Ils y arrivèrent devant la gorge aride d’Escoubous, terminée au midi par une immense terrasse de roche cristalline formée de plusieurs gradins spacieux et couronnée par les sommets aigus de Néouvieille, dont les glaces et les neiges distillent sans cesse une eau limpide, qui parcourt douze lacs avant de tomber au fond de la vallée.

Ils s’arrêtèrent et prirent quelque repos à l’hospice élevé par les templiers(7), auprès d’une caverne qui vomit avec une eau brûlante des vapeurs chargées de soufre. Cette eau, retenue sous des voûtes artificielles, y dépose son limon et sa chaleur superflue. Elle est ensuite employée à guérir et purifier les malades souillés par la lèpre ; à cicatriser les ulcères et à fermer les plaies dont le démon de la guerre afflige les habitans de ces montagnes. On a vu souvent les eaux de cette