Page:Le dernier des Trencavels 3 Reboul Henri.djvu/143

Cette page a été validée par deux contributeurs.
134
LE DERNIER

dans leurs fentes les racines des hêtres ou des sapins, dont les lichens barbus surchargeaient les branches.

Dans cette région sauvage, les torrens se précipitent en cascades depuis les amas de neiges où ils prennent naissance, jusques dans les sombres forêts où leurs eaux semblent s’engouffrer, puis s’en échappent en entraînant les débris des arbres déracinés.

Le sentier qui est tracé entre les rochers se prolonge sur les pentes rapides de la forêt qui le couvre d’une ombre impénétrable.

En retrouvant la lumière du jour, on ne voit-plus autour de soi qu’une pelouse verte, variée par quelques arbustes dont les fleurs imitent les couleurs et les formes de la rose(6). De nombreux troupeaux de brebis errent dans ces pâturages élevés sous la garde des chiens et des enfans. Les humbles cabanes des pâtres sont formées de quelques assises de pierres et de gazon, entassées sans équerre et sans ci-