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DES TRENCAVELS.

avec le moine de Citeaux. Ils lui remirent une lettre du pape Honorius, relative à l’objet de leur mission, qu’ils se hâtèrent de lui expliquer.

« Nous sommes, » dirent-ils, « deux prud’hommes choisis, dans le pays d’Arréaigues de la vallée de Lavedan, Un fléau déplorable afflige nos habitans depuis six années. Notre terre ne porte plus de fruits, ni femme enfant, ni vache veau, ni jument poulain, ni bétail d’aucun poil. La justice divine nous punit d’avoir recouru à des voies diaboliques pour nous délivrer de nos ennemis. C’est l’abbé de St.-Savin(4) qui nous a induits à ce péché, et qui s’est chargé lui-même du soin de l’accomplir. Il s’est placé sur un sureau, et, après avoir lu quelques lignes d’un livre soustrait à Salomon par l’entremise de l’esprit malin, ce chapelain a fait tomber sur les gens de la vallée d’Aspe, nos ennemis et dévastateurs de nos hameaux, un maléfice puissant, qui les a conduits à la mort, en desséchant leurs chairs et