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DES TRENCAVELS.

cette possession nous est disputée par l’abbé et les religieux de St.-Hilaire de Carcassonne. À peine y étions-nous établis, qu’une troupe de paysans est venue nous attaquer.

On a vu des religieux de St.-Hilaire à leur tête. Les assaillans ont franchi les murs ; ils ont menacé notre vie ; deux de nos frères ont été frappés avec violence, la fuite a sauvé les autres de ce cruel traitement(2). À notre retour, nous avons trouvé la population des campagnes de Monréal et de Fanjeaux en grande fermentation. Les hérétiques faisaient publiquement leurs prédications et tenaient leurs assemblées. Les paysans, occupés à la moisson, refusaient d’acquitter la dîme. Un grand miracle, que Dieu nous a accordé, n’a pu les ramener à l’obéissance. Pendant une journée entière les moissonneurs voisins du monastère, qui nous bravaient et nous défiaient, ont vu couler du sang des épis de blé, à mesure qu’ils les coupaient. Cette leçon a été perdue