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LE DERNIER

Plus il approche, et plus Foulques croît le reconnaître. Enfin, il n’a plus de doute, et allant au-devant de lui : « Est-ce vous, » dit-il, « Sanche Gasc ? Quel motif vous fait marcher avec tant de hâte ? » Sanche s’arrête, descend de sa monture et embrasse les pieds de l’évêque. « Seigneur, » lui dit-il, « j’allais à Montferrier informer le maréchal Guy de Lévis de nos pertes et de nos malheurs. »

« Quels malheurs ? » dit Foulques. « Pouvez-vous ignorer, » répondit Sanche, « la défaite de l’armée de la foi devant Toulouse, la fuite d’Amalric, le triomphe des comtes hérétiques ? »

L’évêque dissimula sa douleur. « La volonté de Dieu soit faite, » dit-il, « sa cause ne sera jamais abandonnée. Donnez-moi, seulement, des nouvelles de Prouille. »

« J’en étais absent depuis quelques jours, » dit Sanche ; « le prieur ; m’avait envoyé avec d’autres-frères pour prendre possession de l’église de St.-Martin de Limoux. Vous savez que depuis long-temps