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LE DERNIER

haiter le bonheur de ses enfans. » Philibert fit alors à Cécile le récit qu’elle désirait et craignait tout à-la-fois. Elle apprit ce que fut sa mère et quel était son père ; elle sut que son frère aîné vivait dans un cloître, et que, le plus jeune était encore errant dans les pays habités par les Musulmans. Ses larmes coulaient en abondance, et ses sanglots interrompirent souvent la voix du pasteur.

« Pourquoi, » lui dit-elle, « mon père n’est-il pas auprès de moi ? Je sais qu’il est l’ennemi des comtes de Toulouse ; voudra-t-il reconnaître dans sa fille l’épouse de Trencavel ? » Foulques, qui entendait tout sans être vu, entra en ce moment : « Ma fille, » dit-il d’une voix qu’il s’efforçait d’attendrir, « ne craignez point votre père : les nœuds qui nous unissent sont les premiers de tous, et rien ne peut les rompre. Puisque Dieu a permis que vous soyez mariée au fils d’un ennemi de l’Église, j’aime à me persuader qu’il a voulu se servir de vous pour sauver ce jeune