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DES TRENCAVELS.

qui avait enrichi l’abbaye de plusieurs domaines ; deux autres bienfaiteurs avaient leur sépulture tout auprès. L’un était Guy Guerrejat et son neveu Burgondion de la maison de Montpellier, l’un des oncles du sous-prieur. Ces guerriers avaient fait don au monastère des moulins et du bac de Paulian.

Une pierre sépulcrale, voisine de ces tombeaux, attacha les regards de Raimbaud. Une épée brisée y était sculptée, avec la mitre et la crosse abbatiales.

« Ceci, » dit Burgondion : « est le monument de l’un de nos abbés, qui n’ayant pu oublier les inclinations guerrières de sa vie passée, ne fit point scrupule d’endosser une armure sur sa robe blanche, et de combattre, le glaive à la main, contre les ennemis du comte de Toulouse. Revenu à lui-même, il fit pénitence, et, à l’heure de la mort, il voulut que son épée fût brisée sous ses yeux. Dieu, dit-on, lui avait révélé dans sa maladie que les moines de Valmagne seraient dispersés, et le monastère