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LE DERNIER

piliers et les arceaux légers de cette cage de marbre, et l’avaient convertie en un dôme de feuillage.

« Sachez, » dit Burgondion à Raimbaud, « que la dépouille mortelle d’Anaïs est déposée auprès de cette fontaine. Il y a environ dix ans que j’ai obtenu d’une main amie que ses restes fussent transportés ici secrètement, et je les ai moi-même enfouis pendant une nuit sombre dans cette terre consacrée ; puis j’ai fait élever le monument que vous voyez par un architecte venu de Constantinople, auquel était confié le soin d’achever notre église. Ainsi ce monument aura été l’asile de ma douleur, avant d’embellir la solitude claustrale, et l’enceinte de ce cloître qui a reçu les restes d’Anaïs, recevra aussi ce qui restera de moi, quand la douleur aura mis fin à mes jours. » (7)

Raimbaud, pour arracher Burgondion à ces tristes pensées, voulut rentrer dans l’église et visiter la chapelle de St.-Martin, fondée par le bisaïeul du jeune Trencavel