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LE DERNIER

jamais arrachés, que j’aie, au moins, mérité de les conserver. Je me livre plus que jamais aux conseils de mon second père ; qu’il dirige mes pas comme il a fait jusqu’à ce jour. Je lui confie tous les soins de notre avenir ; je le seconderai avec la déférence et l’assiduité d’un fils : mais puisque je suis contraint de vivre quelque temps séparé de Cécile et d’Agnès, puissent-elles être réunies et se dire chaque jour l’une à l’autre : c’est pour nous, c’est en nous que vit Trencavel, et c’est pour se réunir à nous qu’il achève son pèlerinage ! »

Agnès reçut en ce moment la visite d’une députation du monastère de Valmagne. Le sous-prieur, accompagné de deux de ses religieux, venait la prier de terminer les différends qui s’étaient élevés entre leur abbé et la commune de Pézènes, pendant l’occupation du pays par les troupes de la croisade. L’objet en discussion était la propriété d’un péage au bac de l’Hérault. L’abbé s’en était emparé au préjudice