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DES TRENCAVELS.

Le service divin fut ensuite célébré avec la pompe accoutumée. Trencavel déposa ses offrandes au pied de l’autel sur les tombes de ses ancêtres. Il pria avec ferveur pour ceux des siens qui n’étaient plus, et exprima le vœu que sa dépouille mortelle fût un jour réunie au même lieu, avec celles de sa mère et de Cécile.

Avant la fin du jour, Agnès était rentrée dans sa demeure de Pézènes ; elle dit à Trencavel : « Les leçons de nos ancêtres sont écrites dans l’histoire de leur vie. Votre bisaïeul fut assassiné, il y a soixante ans, par les bourgeois de Béziers dans une église où il rendait la justice, et en présence de l’évêque qui eut ses dents brisées en voulant le défendre(5).

« Votre aïeul, pour venger ce crime, prit le parti de livrer la ville au fer des soldats étrangers. Il eut à opter, pendant toute sa vie, entre l’inimitié des comtes de Toulouse, ou celle des rois d’Aragon, et se fit excommunier par un légat de