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LE DERNIER

tain, c’est que la chapelle et l’hospice ont été reconstruits par le saint pénitent Garin, dont je puis vous raconter l’histoire. »

Les pèlerins montrèrent un vif désir d’entendre l’histoire de Garin, et le chapelain la raconta en ces termes :

« Jean Garin avait rendu célèbres par sa vie austère et pénitente les déserts de Tabe, qui sont au-dessus des habitations d’Axiat et d’Appi. Le démon en fut jaloux et médita sa ruine. Il parvint à se glisser dans le corps de la belle Inès, fille du comte de Cerdagne, qui régnait alors sur la Haute-Ariège. Comme on faisait de vains efforts pour délivrer cette princesse d’une aussi cruelle possession, le démon lui fit dire qu’il n’appartenait qu’à Garin de la guérir. On se hâta de conduire Inès à l’hermitage du saint homme. L’hermite fut d’abord flatté du choix dont il était l’objet, et ce mouvement d’orgueil ouvrit au démon la porte de son âme.

« Dès qu’il vit la princesse, il en fut ébloui