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LE DERNIER

« Dieu veut que je vive pour Adon : quelle autre puissance aurait mis son image dans mon cœur ? Cette image est devenue l’âme de Cécile. Il n’y a plus de Cécile, si Adon m’est enlevé. C’est lui qui vit en moi ; c’est pour et par lui que je respire. Pourquoi suis-je une faible fille ? Si mon sexe était le sien, je serais toujours auprès de lui ; je le suivrais dans les combats, je préserverais sa vie en hasardant la mienne, Mais, non ! je ne pourrais pas alors l’aimer comme je voudrais ! Il faut une compagne, une épouse à Adon ; si Cécile n’est pas cette compagne, que faudra-t-il qu’elle devienne ? » — « Elle le sera, » s’écria Adon d’une voix étouffée par les larmes ; « Cécile ! reçois mes sermens ! Je venais t’exprimer les mêmes vœux, les mêmes pensées que m’a révélées cette heureuse nuit. Il faut que je parte, mais je ne crains plus rien, je possède ma vie…. Tu viens de la commencer, elle ne se prolongera que pour toi ! »

« Adon ! Adon ! » répondit Cécile en