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DES TRENCAVELS.

Adon était absent ; lorsqu’il fut rentré, Aliénor lui dit : « Ton père vient de nous quitter ; le comte l’appelle à de nouveaux combats : si son départ n’eut pas été aussi précipité, il t’aurait emmené avec lui ; car les années de l’enfance sont écoulées pour toi, et le temps de te montrer homme est arrivé. »

« Il l’est sans doute, » répondit Adon ; « ma mère me le dit, et tout dans la nature me le répète. Je sens le vide de mes jours ; des désirs vagues et mal conçus me possèdent et se disputent jusqu’à mon sommeil……… Je me sens appelé à vivre autrement que je n’ai fait, et j’ignore quel est ce genre de vie qui doit être le mien. Je brûle de combattre les ennemis de ma famille, et de partager les périls de mon père : mais les combats n’occupent que des instans dans la vie ; ils ne sauraient la remplir. J’en atteste mon père, et vous-même ; c’est vous qui le faites vivre, c’est vous qui imprimez le mouvement à toutes ses pensées, c’est