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LE DERNIER

s’écria Raimbaud, « et que la destinée de Cécile soit désormais liée à la nôtre ! Qu’importe que j’aie ignoré ce qu’elle était ? Elle a été ma fille du moment où elle est devenue la tienne. Je n’ai jamais vu cette enfant sans éprouver un trouble involontaire, sans être ramené à quelque souvenir de ta mère et de toi-même. J’aime à trouver en elle l’alliance des grâces et du courage, l’âme de Minerve sous le visage de Vénus. Si Adon a déjà pu démêler le charme de cette fleur naissante, je tire de ce choix un augure favorable au caractère de notre élève ; mais de grands devoirs nous restent à remplir. Adon est né d’un sang qui le condamne à soumettre ses affections à la raison d’état. Les princes, maîtres des autres hommes, ne peuvent disposer d’eux-mêmes. Quoique réduit, par le malheur et par l’usurpation, à la condition privée, il n’en sera guères plus libre. Sa destinée est dans les mains du comte de Foix, qui nous l’a confié ; il est temps de le lui rendre. C’est