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LE DERNIER

ses années à la tyrannie des désirs voluptueux ; mais, dis-le moi, penses-tu qu’il soit encore temps de prévenir cette fièvre, et n’as-tu rien observé qui ait pu t’éclairer sur les secrètes pensées de notre élève ? »

« Sa réserve est extrême, » répondit Aliénor ; « c’est cette réserve au-dessus de son âge, qui, jointe à une préoccupation constante, redouble mon inquiétude. Si quelque objet a déjà touché son cœur et porté le trouble dans son esprit, je n’en puis soupçonner d’autre que notre aimable et chère Cécile. »

« Quoi ! dit Raimbaud, « la fille de ta cousine Ermessinde ? » À ces mots, le visage d’Aliénor se couvrit d’une rougeur inusitée pour son époux ; elle fut un moment troublée.

« Raimbaud, » dit-elle, en lui pressant les mains, « tu me pardonneras d’avoir gardé pendant tant d’années un silence qui m’était imposé, et d’avoir reçu un secret sans le partager avec toi. J’avais promis de ne le révéler qu’au moment du besoin. Je