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DES TRENCAVELS.

passions mondaines et l’instinct des combats commencent à poindre dans ses inclinations.

« Je le vois plus soigneux de sa parure, plus attentif au récit des choses passées. Il m’obsède de ses questions : sa tendresse pour moi semble à-la-fois plus exaltée et plus contrainte. Cette harpe, cette viole dont nous avions peine à lui faire tirer quelques sons, se font entendre maintenant à toutes les heures du jour. Il y répète les chants de nos troubadours et les siens. Parmi ces chants, il en est qui me sont inconnus ; mais s’ils ont été inspirés à sa verve naissante, il ne faut pas en douter, cet enfant est né pour éprouver toutes les ivresses de l’amour. »

« Hâtons-nous, » dit Raimbaud, « de prévenir les effets de cette disposition. Si l’objet qui doit en faire éclore tous les fruits ne s’est pas encore offert aux yeux d’Adon, la vie agitée des camps et les séductions de la gloire, pourront le distraire et dérober encore quelques-unes de