Page:Le dernier des Trencavels 2 Reboul Henri.djvu/51

Cette page a été validée par deux contributeurs.
37
DES TRENCAVELS.

notre prince ; ne faisons pas cette injure à l’Église de lui attribuer le tort de ses ministres : c’est combattre pour elle que de lutter contre ceux qui veulent en faire un instrument de rapine et de destruction. »

Ces sages et nobles paroles se gravèrent dans ma mémoire ; elles ont servi de règle à ma vie toute entière.

Après notre entrée à Toulouse, le comte de Foix s’était chargé de la garde du faubourg qui est sur la rive gauche de la Garonne, Les troupes de Montfort ne tardèrent point à nous environner. Aussitôt que ce guerrier fut arrivé, il prit le parti de passer lui-même la rivière, et de diriger contre nous sa principale attaque.

À peine se fut-il approché, que les portes s’ouvrirent, et vomirent sur son armée une nuée de chevaliers et de soldats qui l’enfoncèrent, la mirent en déroute et la poursuivirent jusqu’à Muret, où elle repassa la Garonne. Simon qui, placé à l’arrière-garde, protégeait la retraite des siens, arriva le dernier aux bords de la rivière.