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LE DERNIER

Ce langage pacifique produisit son effet, et les Toulousains se mettant à la suite du prélat, parcouraient avec lui les rues et demandaient à grands cris que le conseil de la cité fut convoqué.

Le conseil s’assembla, et la parole artificieuse de Foulques se fit entendre au milieu de ces hommes, plus disposés à délibérer qu’à combattre, quoique irrités et indignés. Leur résolution était abattue par la fatigue et le peu d’espoir qui leur restait.

« Il n’y a point, » leur disait Foulques, « de guerre plus extravagante que celle qui n’a point d’objet, et qui repose sur un malentendu. Vous ne refusez pas votre hommage et votre allégeance au comte, et le comte ne prétend pas autre chose de vous. D’où vient donc cet acharnement à se battre et à se détruire ? Vous vous méfiez avec raison de l’introduction de tant d’hommes armés. Mais d’autre part le comte ne peut ignorer que plusieurs d’entre vous sont ses ennemis déclarés, et il suit les règles de la prudence en cherchant à se préserver de leur mauvais vouloir.